Le 25 mars : Gernica
J'ai un peu tardé à clore cette chronique du 25 mars. Nous sommes
le 31 mars. Le soleil printanier et la reprise du travail y sont pour beaucoup
dans ce retard. J'ai repris mon activité professionnelle le mardi 25 mars.
Les nouvelles sont bonnes. Après une chimiothérapie effectuée
le 27 et 28 février, j'ai profité de ma présence à
l'hôpital Saint-Louis pour effectuer un examen de densité osseuse
afin de vérifier que mes problèmes osseux se sont stabilisés,
voire même résorbés partiellement. J'aurai les résultats
à la prochaine séance. Retrouver les médecins me permet de
glaner quelques informations techniques sur ma santé, mon traitement et
maintenant sur l'après traitement. Cela permet aussi de connaître
les changements organisationnels du service et de prendre connaissance des dernières
nouveautés. Le Glivec par exemple, un médicament dont les premiers
résultats sont spectaculaires en hématologie et dans certains types
de tumeurs cancéreuses. De retour à la maison, j'ai eu très
peu de nausées, à croire que je m'habitue. Du coup j'ai une meilleure
confiance en moi et je redoute moins le prochain traitement. Mais l'actualité
me laisse un moral en dents de scie. Je me sens fragile psychologiquement. Le
travail me permet de m'occuper l'esprit et de m'échapper.
Détail de la première journée
Retour à l'hôpital Saint-Louis le 27 février. Je suis arrivé
45 minutes en retard. Pourtant Michel, le taxi, est passé à l'heure
habituelle, mais très vite nous nous sommes trouvés bloqués
sur l'autoroute A10 à la hauteur des Ulis. Nous sommes sortis à
la gare de Massy, avons rejoint la zone industrielle d'Orly, puis la RN7 à
Belle Epine jusqu'à la place d'Italie pour reprendre enfin le chemin
habituel jusqu'à Saint-Louis. Le trafic était vraiment très
encombré. Horia, l'infirmière de l'hôpital de jour m'a indiqué
ma chambre, la 16. L'examen ostéodensitométrique a été
fixé à 14h30. Je l'avais imaginé avant la chimiothérapie
pour plus de confort. "Ce sera plus dur", me suis-je dit avec résignation.
La chimiothérapie a commencé aussitôt pour être sûr
d'être à l'heure pour l'examen. Préparation de la perfusion
avec une base glucosée, puis l'ajout d'un flacon de bicarbonate de sodium
pour adapter l'acidité du sang au Métotrexate. Visite d'une jeune
femme médecin externe : questions, auscultation, palpations... c'est
bon ! Enfin, je veux dire que je suis apte pour l'injection. Le PH est de 8,
la chimiothérapie peut commencer. Mon plateau repas arrive peu de temps
après. Il est déjà midi. Je n'ai pas faim. Je me force
tout de même. Horia a accéléré le débit de
peur que la durée de l'injection ne mette en péril le rendez-vous
pour l'examen. L'injection fut terminée à 14 heures. Horia m'a
débranché, j'ai laissé toutes mes affaires pour rejoindre
le service de radiologie. Le chemin pourtant court, 150 mètres au plus,
m'a paru interminable. Les effets du produit sont déjà présents,
je sens mon cerveau se chiffonner, mes mains fourmiller.
L'examen ostéodensitométrique
Sur le lieu d'attente, j'ai emporté un livre mais je n'ai aucun goût
pour la lecture. La femme qui est avant moi était arrivée en retard,
mon rendez-vous s'en trouve décalé de 30 minutes. Assis inconfortablement,
j'ai incliné la tête en arrière contre le mur. J'ai fermé
les yeux comme pour tuer le temps. C'est à mon tour. Je pénètre
dans la salle, celle-là même qui m'avait reçu il y a un
an. Salle agréable, ambiance boisée. Je me suis allongé
sur la table. Cela me fait du bien de m'allonger car je ne me sentais pas bien
depuis l'injection. Je m'endormirais bien. Allongé sur le dos, les jambes
bien étendues, le pied droit immobilisé en position tourné
légèrement vers l'intérieur, je suis prêt pour un
cliché du col du fémur droit. Acquisition rapide pour bien le
localiser. Pendant cette manipulation, je regarde autour de moi. Le plafond
tout d'abord, puis l'éclairage fait de petits spots halogènes,
on se croirait chez le coiffeur. A gauche les armoires vitrées laissent
entrevoir les accessoires de la machine et les dossiers empilés. A droite,
mon regard s'est fixé un instant sur le paravent protégeant la
manipulatrice des rayons X. Large d'un mètre au plus et d'une hauteur
d'un mètre cinquante, je le trouve d'une surface insuffisante, sans doute
par ma peur des rayons X depuis ma maladie. Rappelez-vous, ils sont probablement
à l'origine de celle-ci. Le cliché obtenu demande un meilleur
cadrage. Pendant ce nouveau cadrage, la manipulatrice entre mes données
dans un ordinateur à proximité, mais en dehors du champ de protection.
La cloison protectrice est donc trop petite. Le cadrage n'est toujours pas satisfaisant
et la manipulatrice se confond en excuses, arguant qu'elle est peu habituée
à la morphologie masculine : ce type d'examen étant pratiqué
en grande majorité sur des femmes. Elle tente d'arrêter la machine
directement au collimateur s'exposant encore davantage aux radiations. Je ne
souffle mot, mais je ne peux m'empêcher de repenser à l'entretien
avec le docteur Cormier, rhumatologue à l'hôpital Cochin. Lui faisant
part de mon inquiétude d'un nouvel examen et des doses auxquelles j'allais
être encore exposé, elle m'avait rétorqué qu'elles
étaient équivalentes à celles d'un vol Paris-New York aller
et retour. Combien cette manipulatrice a-t-elle effectué de Paris-New
York devant cette machine ? Ne doit-elle pas faire attention à sa santé
? J'ai envie de le lui dire, de lui crier qu'elle met sa vie en danger à
s'exposer ainsi. Les mots se bousculent, je bafouille quelque chose d'incompréhensible
et je suis interrompu par un : "le cadrage est bon cette fois !".
La vraie acquisition peut donc commencer. Mon cerveau continue à se chiffonner,
mes mains à fourmiller, mes joues aussi depuis peu : toujours les effets
de la chimiothérapie. Je ferme les yeux jusqu'à la fin de l'examen.
Retour à la maison
Retour à ma chambre, j'ai attendu longtemps mon taxi qui voyant l'heure
filer s'était vu contraint d'aller chercher une patiente à Saint-Cloud.
J'en ai profité pour me reposer en attendant, et même dormir un
peu. A 17h00, la patiente ayant accepté de faire un crochet par Saint-Louis,
nous sommes rentrés ensemble. Elle habite à Saint Arnoult. Nous
échangeons des informations sur nos cancers respectifs. Elle a un cancer
du sein et a subi deux interventions chirurgicales, 6 chimiothérapies
et une quarantaine de séances de radiothérapie. C'est son avant
dernière séance aujourd'hui. Excellente nouvelle ! Parallèlement,
un examen PET-scan a confirmé l'éradication complète. Mais
si toute trace de tumeur a disparu au niveau du sein, l'examen met en évidence
une tumeur naissante à la thyroïde. L'examen n'aurait vraisemblablement
pas été détecté en radiologie conventionnelle. Ayant
appris mon histoire, nous finissons par conclure de concert que si son succès
n'est qu'en demi-teinte, c'est un succès tout de même !
Détail de la deuxième journée à
Saint-Louis
Le lendemain, le Dr Raffoux est venu me voir. Je ne m'y attendais pas. J'ai
toujours plaisir à le retrouver, lui qui m'a si gentiment accueilli aux
urgences il y a deux ans. Il demande comment je vais, visiblement il a lu ma
dernière chronique, je n'ai plus grand chose à raconter. Nous
parlons de mon avenir, du suivi qui viendra après le traitement, de Delphine
dont j'avais entendu qu'elle quittait l'hôpital de jour. En fait, elle
ne le quitte pas vraiment, mais biologiste reconnue, elle va se consacrer davantage
à la recherche. Nous parlons de la dernière avancée majeure,
le Glivec, un traitement qui s'attaque à la cause de la maladie. Nous
parlons de la protéine P53... Je perds pieds face à cette science
qui n'est pas la mienne. C'est un monde tout aussi ésotérique
que le mien : l'informatique, avec son vocabulaire parfois inaccessible. Il
y a une différence cependant, ma vie est à la clé aussi
ai-je tenté de combler quelques carences en consultant... Internet, ma
source principale. Voici un bref résumé de la publication montrée
à la " Journée
de Gastro-entérologie de l'Hôpital Henri Mondor" et d'une
publication dans le New England Journal of Medicine" (NEJM) du 13 mars
2003 reporté par "mesnouvelles.branchez-vous.com"
:
Cette importante découverte est le résultat de la quasi simultanéité
de la découverte d'une anomalie moléculaire spécifique
et causale d'une tumeur maligne (GIST ou tumeur stromale digestive) avec la
découverte du médicament spécifique de cette anomalie moléculaire.
Le STI 571, (Glivec®) synthétisé
en 1993, a d'abord acquis ses lettres de noblesse dans certains cas de leucémie
myéloïde chronique. Les patients qui ont reçu Glivec ont
présenté une meilleure survie globale sans évolution de
la maladie que ceux recevant IFN (Interferon) + Ara-C (Aracityne) : 92 % et
74 % respectivement après 18 mois. De plus, il révolutionne le
pronostic des GIST localement avancés, inopérables et/ou métastatiques
: 30% de patients en vie à un an avant l'ère du Glivec, 90% environ
après, avec 80% et 70% des patients toujours sous traitement 12 et 18
mois après leur inclusion dans les études prospectives. Il est
en train de révolutionner la prise en charge et le pronostic des tumeurs
hautement chimiorésistantes. II s'agit de la première application
du concept "anomalie moléculaire spécifique - traitement
spécifique" en Oncologie. C'est la plus grande découverte
thérapeutique dans les tumeurs solides avancées inopérables
depuis plus de 20 ans. Ce produit a obtenu l'autorisation de mise sur le marché
aux Etats-Unis le 2 février 2002, et en Europe en juin 2002.
Le PET-scan semble être le meilleur examen radiologique pour évaluer
précocement l'efficacité de ce nouvel agent spécifique
non chimiothérapique. Celui-ci montre une diminution de plus de 50% des
hyper fixations des masses tumorales chez 80 à 90% des patients alors
que le volume tumoral peut rester inchangé ou en diminution modérée
progressive au cours du temps avec les techniques d'imagerie conventionnelle.
Le démembrement et la re classification des tumeurs grâce à
la Biologie Moléculaire et à la Cytogénétique couplée
à la découverte de nouvelles molécules spécifiques
inaugurent la Pharmacogénomique de demain où chaque tumeur pourra
être traitée en fonction de ses caractéristiques génétiques.
Le voyage vient de commencer...
Retour à la maison
- Dimanche 29 février : pour un traitement au Métotrexate et
Asparaginase je trouve que je m'accoutume, je n'ai ni perdu mon appétit,
ni eu de vomissement et eu très peu de nausées. L'activité
professionnelle, les jours qui précèdent la chimiothérapie,
m'occupe l'esprit. Je n'ai plus le temps de m'angoisser et je supporte mieux
celle-ci. Du coup, je ne prends plus que le Zophren comme anti-nauséeux.
Dire qu'au début ce traitement me laissait sur le flanc pendant 5 jours
et sans rien manger !
- Lundi 1er mars : je n'ai pas regardé l'émission sur FR3 consacrée à recueillir
des fonds pour la recherche sur la leucémie. Non ! Quatre jours seulement
après ma dernière chimio (J+4), je n'en avais pas le goût, par pure protection,
pour garder un bon moral. Si cela avait été J+25 et J+60, je
l'aurais regardé bien volontiers, par curiosité, pour prendre quelques détails,
puis creuser ensuite. Durant ces derniers jours j'ai préféré faire un petit
peu de développement web, histoire de parfaire ma culture, d'utiliser le concept
l'objet, d'utiliser le concept de la séparation des métiers (d'un côté, les
pages html faites pour les graphistes, de l'autre les pages de code réservées
pour les informaticiens). En somme, une envie de tourner la page avec un retour
aux sources. Mon application a été bien boguée, j'ai donc eu l'esprit bien
occupé.
- Mardi 2 mars : Monsieur Milcamps est décédé le jour de ses 65 ans, après
avoir passé 40 ans au service de la Radiothérapie. Il a commencé à
travailler sur un accélérateur scientifique A.L.S., puis du Sagitaire jusqu'au
Cassitron. Il a été le patron du service après vente chez Thomson C.G.R.
Mev, puis responsable du Service Technique, et plus récemment Directeur de
la Qualité et Sécurité. A ce titre, il a fait partie de nombreuses commissions
internationales. Monsieur Milcamps était absent depuis près de 3 ans du fait
de sa maladie. Nous nous souviendrons, entre autre, de son investissement
sans limite pour la radiothérapie et de son humour.
- Saddam Hussein désarme, mais les Américains veulent la guerre.
L'ultimatum est fixé au 17 mars. Le coût de la guerre est déjà
estimé, le plan de reconstruction établi, les appels d'offres
lancés et les fournisseurs retenus. Comme si, déjà, la
guerre était achevée. Une guerre propre, une guerre éclair...
Un peu comme un ordinateur "planté" que l'on éteint
puis qu'on rallume pour retrouver un environnement stable. C'est oublier que
l'homme a une mémoire collective avec sa reconnaissance bienfaisante
mais aussi avec ses rancunes incontrôlables et dévastatrices
lorsque les victimes deviennent nombreuses. Cette guerre éclair qui
se veut juste reste difficile à faire avaler à l'opinion mondiale.
Les étudiants du monde entier manifestent : "pas de guerre, mais
des livres !" ou "Pas de guerre en notre nom"... Pour moi tout
est si simple : "Non à la mort, vive la santé, vive la
Vie !" Personne n'a estimé le prix de la Vie ? Si bien sûr
mais ce n'est ni un économiste ni un financier. Merci Alain pour tes
chansons sur la vie :
La vie ne vaut rien rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens tiens
Là dans mes mains éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis
Rien rien rien
Rien ne vaut la vie
Alain Souchon : "La vie ne vaut rien"
- Dimanche 9 mars : bonne fête Françoise ! Bonne fête ma
tendre et douce !
- Samedi 15 mars : depuis mercredi soir, Fanny n'est pas très bien.
Une visite chez médecin et la conclusion : grippe avec rhino-pharyngite.
Théo l'attrapera deux jours plus tard. A 17 jours après ma chimiothérapie,
mon spectre de défense immunitaire n'est pas encore complet. Il me
manque une semaine. Je m'isole donc dans ma chambre, le temps me paraît
long. Je tourne en rond.
- Dimanche 16 mars : j'écris ma chronique, je réponds aux e-mails.
Le printemps est là. Le soleil pointe le bout de son nez. Assis bien confortablement
dans mon fauteuil, l'ordinateur portable sur les genoux, je suis juste derrière
la porte-fenêtre à me chauffer mes vieux os. Je viens d'écrire à
Annie, c'est au tour de Bernard. La vue sur le jardin est agréable avec ses
primevères, ses jacinthes et ses jonquilles déjà en fleurs. Il y a les oiseaux
aussi qui sont venus tout l'hiver chercher leurs graines de tournesol et qui
continuent à venir : mésanges bleues, huppées, boréales, charbonnières,
il y a aussi les verdiers, les sittelles, les rouges gorges... Quel plaisir
! Il y a matière à rêver, à écrire, à peindre ou à prendre des photos. Je
suis si bien ainsi, que le temps passe et dans la cuisine à côté le poulet
basquaise s'est transformé en poulet africain sans que je m'en rende compte.
La cuisine est noire de fumée. Tant pis on mangera brûlé, du moins si c'est
encore mangeable. Mais surtout, ne nous laissons pas envahir par de petits
problèmes familiers. Il fait si bon que nous allons déjeuner sur la terrasse...
Les enfants, à bonne distance de moi, ont mangé des radis, des oeufs
sur le plat et du riz. Françoise et moi, nous nous sommes partagés ce qui
fut épargné du désastre. Nous avons arrosé cette recette primitive avec un
petit Morgon que j'avais mis en bouteille en 1998. Bernard qui m'encourage
dans son dernier message mentionne : "des crises, nous devons en sortir
le côté positif." Voilà chose faite !
- En ce lundi 17 mars, où la pression guerrière est à
son paroxysme, je ne peux m'empêcher de penser à Picasso. En
1936, les fascistes espagnols, sous la direction de Franco, se rebellent contre
le gouvernement républicain en place en Espagne. Le pays est divisé
en deux ; la guerre civile éclate, sanglante et cruelle. Les facistes
espagnols bénéficient du soutien des Nazis et en 1937, des avions
allemands attaquent et détruisent la ville de Guernica, située
dans le nord-est de l'Espagne. La souffrance des citoyens innocents de cette
ville bouleverse le monde entier. Picasso choisit le thème de Guernica
pour décorer le pavillon espagnol de l'exposition universelle de Paris.
Il illustre la brutalité de la guerre et sa destruction sauvage. Autrefois
les tableaux glorifiaient la guerre, ici la guerre a perdu son prestige. Seule
la sinistre réalité fut évoquée. Plus tard, pendant
la seconde guerre mondiale, un officier allemand qui rendit visite à
Picasso dans son atelier, découvrit ce tableau et demanda : "C'est
vous qui avez fait cela ?" Picasso répondit : "Non, c'est
vous !"
Gernica
- Jeudi 20 mars : j'ai le moral en dents de scie malgré le soleil de
printemps présent depuis une semaine. L'actualité me déprime,
le décès de Jacques Milcamps, après 3 ans de traitement,
continue à me miner l'esprit. Et moi pour combien de temps en ai-je
encore ? Pour me rassurer, je consulte Internet. Rien de bien rassurant à
croire ce que je viens de lire : il semble que ceux qui arrivent en fin de
traitement ont 30% de faire une rechute, qu'en cas de rechute ce sera une
greffe de moelle, et qu'à l'issue de celle-ci j'ai 50% de chance de
m'en sortir. Mais pour combien de temps encore ? J'éteins l'ordinateur.
J'ai le moral dans les chaussettes. Je tourne en rond reclus dans ma chambre
en attendant que mon déficit immunitaire revienne à un niveau
acceptable. Normalement samedi devrait être bon. Fanny qui va mieux
est retournée à l'école aujourd'hui. Théo dont
la fièvre persiste ne reprendra pas l'école avant lundi.
- Vendredi 21 mars : jour du printemps. Le message de Catherine a produit
sur moi un excellent dérivatif. Pendant mon absence, elle a travaillé
activement. Le nouveau site prend forme au travail. Notre style s'affirme,
c'est super ! Mon moral va mieux.
- Samedi 22 mars matin : carnaval multicolore à Bullion. Le thème
: Emilie Jolie. Ecoles maternelle et primaire défilent puis chantent
"la chanson du hérisson".
- Même jour à midi. Joyeux anniversaire Théo et Régis
! Papy et Mamie sont là. Théo a maintenant 7 ans, moi juste
un peu plus. Fanny joue le photographe, Papy filme l'événement.
- Dimanche 23 mars : Azita, Jérôme, Valentin et les tous derniers
nés (Armand et Quentin) sont à Paris pour quelques jours. Les
parents et les 2 frères d'Azita sont présents (Ali et Sepr).
Quel plaisir de les retrouver tous pour un court moment ! Jérôme
doit repartir cet après-midi. Réserviste de l'armée suisse,
il est appelé à effectuer une mission demain. Des missions comme
celle-ci il en fait souvent. Je ne crois pas qu'il y ait un lien direct avec
la guerre qui vient de commencer en Irak dans la nuit de jeudi à vendredi.
En revanche, Azita et ses proches sont profondément inquiets. D'origine
iranienne, ils ont vécu le renversement du Chah le 16 janvier 1979.
Puis l'arrivée de l'ayatollah Khomeyni, du Tchador obligatoire pour
les femmes, de la multiplication des exécutions (50 000 jusqu'en 1989),
de l'intégrisme et de la guerre Iran-Irak de sept 1980 (cette guerre
devait être une guerre éclair selon Saddam Hussein, mais elle
a duré 8 ans et a fait près d'un million de morts du côté
Iranien: voir chronique du 20ème siècle). Azita et ses parents
sont arrivés en France en 1983, un de ses oncles a choisi l'Allemagne,
un autre l'Angleterre, d'autres membres de la famille, les Etats-Unis. Ses
grands-parents sont restés au pays. Ils suivent donc ce conflit depuis
Paris, heure par heure, sur Internet. Il semble qu'un missile américain
vienne juste de s'écraser par erreur en Iran à 150 km de la
frontière. Par erreur ? Comble du hasard, il semble que ce soit une
usine chimique qui ait été touchée. Impossible de vérifier
pour l'instant. Nous sommes tristes mais l'ambiance reste chaleureuse. Nous
savourons nos délicieuses retrouvailles : les 3 enfants d'Azita sont
là, adorables. Un véritable instant de bonheur comme on aimerait
qu'il y en ait plus. Sepr revient juste de Guadeloupe ce matin. Il s'oriente
vers la médecine générale, nous discutons d'hématologie,
car il a pratiqué comme interne à l'hôpital Saint-Louis.
Ali, quant à lui, part pour la Guadeloupe à la fin de la semaine.
Comme moi en ce moment, il développe des applications web et des solutions
de commerce électronique (e-commerce) pour l'aéroport d'Orly.
Je suis vraiment content de les retrouver tous.
- Lundi 24 mars : 7h15 rendez-vous à l'école. Fanny part en
classe volcan dans le Massif Central pour 5 jours. C'est la première
fois qu'elle part sans papa, ni maman ou sans ses grands-parents. Elle part
à la fois avec une grande appréhension et l'envie de découvrir
le monde qui nous entoure, avec ses copains et copines de classe. La maîtresse
donne les dernières recommandations. Le car vient d'arriver. Quelques
blagues, quelques grimaces pour échapper aux larmes d'émotion.
A bientôt Fanny ! A vendredi soir.
- Même jour à 14h00 : il fait tellement beau que nous décidons
d'aller peindre au bord de l'étang (à 150m de la maison). Je
devais terminer cette chronique cette après midi car je reprends le
boulot demain. Tant pis elle attendra bien quelques jours de plus. Nous avons
2 heures devant nous, il ne faut pas lambiner. Arrivé au bord de l'étang,
un pêcheur non loin de là s'interroge de nos allers et venues.
Cadrage, composition, nous nous installons. Le croquis commence. Un jeune
couple passe à proximité, nous salue et nous demande aimablement
la permission de s'installer au milieu de notre composition. Je trouvais que
le paysage manquait d'un pêcheur, le voila qui arrive à point
nommé. Sa femme, jolie avec les cheveux attachés en queue de
cheval, tient un accordéon en bandoulière. Je leur réponds
que tant pis pour eux, ils seront sur le dessin. Ils s'installent, déballent
la canne à pêches, les sièges... Ils bougent beaucoup.
Comme le temps m'est compté, je les assois côte à côte
sur le dessin, lui la canne à la main, elle se pelotonnant amoureusement
contre lui. Ce qui est bien en dessin c'est la liberté des postures.
Je jette un coup d'oeil sur le croquis de Françoise. Par pur hasard,
notre composition est analogue. Seuls les personnages ont une pause différente.
Françoise a préféré les mettre face à face
discutant assis sur l'herbe. Passons à la couleur. Entre temps la jeune
femme s'est mise à jouer de l'accordéon. Je commence un beau
lavis bleu pour le ciel, sur la musique du film "Le fabuleux destin d'Amélie
Poulain". Je poursuis un autre lavis violet très doux tendant
vers le marron pour le fond des arbres, puis mise en couleur de la berge dont
l'herbe encore jeune contraste avec le jaune paille des joncs coupés
cet hiver. Tout va bien jusqu'ici, passons à la surface miroitante
de l'eau. Après 7 mois d'inactivité picturale j'ai perdu l'oeil
pour la retranscription des couleurs et la maîtrise des mélanges.
Le temps me manque et nous devons plier bagage car il est temps d'aller chercher
les enfants à l'école. L'aquarelle de Françoise est déjà
presque terminée. Chapeau pour le résultat. Nous verrons la
suite une prochaine fois.
Turlulu,Turlulu, Turlulu, Tah! Tah! Tah! ... Ici Londres
!...
- Marie-Paule : merci pour ta carte postale d'Andorre. J'espère que
nous aurons l'occasion de déjeuner ensemble dans un avenir proche.
Bizzz
- Jean-Luc M. : ça y est, j'ai semé en jardinière des
tomates "coeur de boeuf" que Titi un copain de Bourgogne m'avait
fait goûter l'été dernier et dont j'ai conservé
quelques graines les ayant trouvées succulentes (les tomates pas les
graines). A la dernière séance de travaux manuels, les enfants
ont mis en pot des graines de courgettes, des oeillets d'Inde, du lin bleu...
A suivre.
- Stephane B. : ton adresse e-mail ne fonctionne plus. Donne-moi de tes nouvelles
sinon je t'appelle. A+
- Valérie K. : merci pour tes encouragements. A très bientôt
chez GE.
- Michèle V. : merci encore pour tes conseils de course de fond. Ils
m'ont beaucoup servi durant ce traitement. L'arrivée approche mais
il ne faut pas se laisser aller car le but n'est pas encore atteint. Ne pas
relâcher l'effort, serrer les dents et comme tu l'écris : "on
continue, tranquille, posé, équilibré, efficace, faire
comme si l'infini était devant moi, c'est comme ça qu'on atteint
frais et dispos, les 9/10ème puis les 99/100." Je crois que le
printemps avec son soleil prometteur et les sorties y seront pour beaucoup.
Le planning d'avril est déjà bien chargé, celui de juin
se rempli à vue d'oeil. Je pense à toi, à l'Arpo aussi.
Bizzz
- Brigitte et Yves G. : j'espère que Maurane va mieux et que nous vous
trouverons frais et dispos aux 40 ans de Martine pour une nuit endiablée.
Bizzz
- Martine G. : ne croit pas que tu puisses brouiller les pistes aussi facilement
en glissant une erreur (tourner devant le calvaire) dans le plan d'explication
pour accéder à la salle des fêtes. J'ai décidé
d'être présent à tes 40 ans, j'y serai ! Bizzz
- Réjane : révise ton Rock, on va mettre le feu au plancher
! Bizzz
- Jean V. : ta présentation économique sur la guerre en Irak
est intéressante. Bizzz à Chantal.
Voilà, il est temps maintenant de retourner travailler ! Rendez-vous
mardi 25 mars pour un nouveau bain bouillonnant au travail. A bientôt
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