Le
4 septembre
C'est aujourd'hui ma vingtième
chronique. Lorsque j'ai commencé la première il y a maintenant
près de 19 mois je ne savais pas que j'allais rester aussi fidèle.
Jadis peu enclin à l'écriture par manque de temps ou d'intérêts,
l'expérience d'une telle maladie rend mon approche des choses bien différente
au point de faire voler en éclats mes certitudes. Combien de fois m'a-t-on
rabâché : "tu es jeune, tu as l'avenir devant toi". Mais
si l'espérance de vie pour un homme est de 74 ans, la période
de garantie (sur la santé) expire vers 35 ans. Les tracas commencent
aléatoirement et manque de chance, j'ai tiré le mauvais lot assez
vite.
Ce changement de vie aussi
soudain qu'inattendu, l'évanouissement de mes projets à long terme,
je ne pouvais les assumer seul : mon journal était né. Au fil
des chroniques, j'ai pris goût à l'écriture en donnant régulièrement
de mes nouvelles, mieux ce journal est devenu un véritable exutoire à
la fois sur un ton simple, humoristique ou scientifique. En retour, savoir que
l'on est soutenu dans un tel combat et découvrir que l'on n'est pas seul
à porter sa croix, ont attisé mon désir de continuer...
et j'espère bien jusqu'à la guérison complète !
Quoiqu'il en soit ma dernière
chimiothérapie s'est déroulée à "merveille".
Enfin, disons qu'elle a été mieux que les précédentes.
Après les 25 jours habituels de repos occasionnés par la chimio,
voici les vacances ! Et quelles vacances ! 5 semaines en Bourgogne et en pleine
forme, du jamais vu depuis très longtemps. Certes il y a eu encore quelques
petits moments de fatigue mais tout de même je n'ai pas à me plaindre
: vélo, marche à pieds, un soupçon de roller (ça
m'est toujours déconseillé mais j'ai du mal à m'en passer),
visites de la famille, d'amis d'enfance, d'expositions... et même une
petite escapade en Suisse près de Lausanne durant quatre jours chez des
amis. Vraiment rien à voir avec l'année passée.
Tout va bien en ce moment
et, au hasard de retrouvailles familiales ou amicales, on me dit souvent que
malgré cette mauvaise histoire, on a du mal à me croire malade
tellement j'ai bonne mine. En somme c'est un peu normal car personne ne me voit
lorsque la chimio me ronge. Mais quelque part en moi, le fait d'entendre ces
suspicions taquines sur mon éventuel tirage au flanc, ne fait qu'encourager
ma combativité envers cette maladie.
Détail de la
séance
Comme convenu j'ai reçu
ma dernière chimiothérapie le 27 et 28 juin. J'ai toujours
eu un peu d'appréhension en me rendant à Saint-Louis pour recevoir
ma dose de poison : surtout lorsque c'est du Méthotrexate avec de l'Asparaginase
qui m'attendent. Je ne peux pas oublier les crises de vomissements et les violentes
nausées au point de m'être retrouvé ré-hospitalisé
en urgence. Pourtant cette fois-ci (c'est la quinzième chimiothérapie
si mes souvenirs sont exacts) tout s'est bien déroulé. Je le dois
à tout un ensemble de facteurs qui font partie de mon expérience
: dosage optimum des inter cures depuis octobre dernier, remplacement d'un antibactérien
au profit d'un autre mieux toléré (Wellvone) et maîtrise
du taux de bilirubine induite par un bon dosage d'EPO. D'ailleurs, je peux maintenant
confirmer par rapport à la chronique précédente que l'EPO
n'est plus nécessaire pour anticiper le traitement au Méthotrexate.
En conséquence, j'en prendrai seulement pour anticiper le traitement
à l'Aracytine et Endoxant.
Changer mon cathéter
Au cours de la séance,
nous avons une nouvelles fois discuté du changement de mon cathéter
par un cathéter à chambre implantable sous la peau. Delphine dispose
d'un argument imparable : mon cathéter arrive en fin de durée
de vie. En un mot je risque une septicémie si je persiste à conserver
le mien. Je m'incline donc. Le rendez-vous est pris avec le bloc opératoire
pour le 5 septembre date de ma prochaine chimio.
Retour à la maison
- Tous les indicateurs
sont au vert. Pas de nausées ni de vomissements.
- Le 4 juillet le Docteur
Cormier de l'hôpital Cochin m'appelle au téléphone. Elle
vient de recevoir quelques résultats suite à l'examen du métabolisme
osseux effectué le 18 juin dernier. Souvenez-vous, mon problème
d'os décalcifiés. Les autres résultas seront disponibles
pour notre prochain rendez-vous le 26 septembre. Pour l'instant, elle s'interroge
sur l'origine de ma lymphocytopénie (un niveau faible d'un certain
type de globules blancs : les lymphocytes) et d'un excès de ferritine
(protéine riche en fer, synthétisée par le foie et stockée
dans celui-ci, dans la rate et la moelle osseuse). En amateur éclairé,
j'ai répondu de mon mieux pour lui apporter les détails nécessaires
et je dois dire qu'elle a été satisfaite de mes réponses
:
- Lymphocytopénie
: comme je suis en traitement pour une leucémie aiguë lymphoblastique,
les chimiothérapies régulières qui me sont administrées
visent à traiter les lymphocytes de type T, une sous-famille des
lymphocytes. La chimiothérapie détruit tous les lymphocytes
sans vraiment de distinction même au-delà d'ailleurs. Et
même si l'examen a été effectué 32 jours après
la chimiothérapie pour éviter ses effets, mon traitement
actuel maintient le niveau des lymphocytes volontairement réduit
par la prise quotidienne de comprimés de chimiothérapie.
-
Pour la ferritine, j'aurais pu rester sec et ne savoir quoi répondre.
Mais coup de chance, l'analyse des effets provoqués par l'EPO,
m'a fait découvrir il y a quelques mois le cycle du fer dans
l'organisme. Quel rapport peut-il avoir entre le fer et l'EPO? L'EPO
vise à stimuler la croissance des globules rouges. Ces derniers
utilisent des atomes de fer pour capter l'oxygène et le véhiculer.
De plus c'est le fer qui donne la couleur rouge à ces derniers.
A la mort du globule rouge, le fer est récupéré
et réutilisé pour les nouveaux globules. Le cycle du fer
est donc assimilable à un circuit fermé. L'arrêt
de L'EPO pendant la fin mai et du mois de juin, a provoqué un
retour du niveau des globules rouges à la normale libérant
un excès de fer. D'où l'excès de ferritine.
Dosage de la chimiothérapie orale
Dernier relevé hebdomadaire
des inter cures. Les prochains seront bi-mensuels. On notera que le présent
cycle est de 69 jours. Il est exceptionnellement dû aux vacances et à
la fermeture de l'hôpital de jour pendant le mois d'août. Finalement
ce n'est pas plus mal car au moins je serai présent à la rentrée
de mes enfants le 3 septembre. Fanny entre en CM1 et Théo entre en cours
préparatoire. Une page se tourne nos deux enfants sont en primaire maintenant.
Par ailleurs, le changement
de cathéter ne me permettra plus de faire de prélèvements
de sang. Je devrai les effectuer de nouveau sur mes veines avec une fréquence
plus faible car elles supportent assez mal d'être piquées. Avec
Delphine nous avons convenu d'en effectuer un tous les 15 jours mais je crois
que ce sera encore de trop car j'ai de nouveau tenté l'expérience
hier mardi 3 août à l'occasion du prélèvement pré
opératoire. Marie, l'infirmière s'y est repris à 3 fois.
Et me voilà piqué au bras gauche, sur le dessus de la main droite,
puis sur le dessus de la main gauche. Ce n'est pas agréable sur les mains
car la douleur persiste plusieurs jours.
Donc si j'espace les prélèvements, je ne peux plus doser mes inter
cures de chimio. Les relevés précédents vont pouvoir me
servir à estimer mes futurs dosages.
Pour terminer afin d'anticiper
la chimiothérapie du 5 septembre, j'ai repris l'EPO le 11 août
avec une dose de 15000UI/semaine jusqu'au 1 septembre.
Date |
J Cure
(0) |
Inter
cure : Oui / Non |
Dose
ou Commentaire |
26-juin
|
-1
|
Non
|
-
|
3-juillet
|
6
|
Non
|
-
|
10-juillet
|
13
|
Oui
|
1/2 dose (bilirubine
T > 20 mg/l)
|
17-juillet
|
20
|
Oui
|
1/2 dose (bilirubine
T > 20 mg/l) |
24-juillet
|
27
|
Oui
|
1/2 dose (bilirubine
T > 20 mg/l) |
31-juillet
|
34
|
Oui
|
1/2
dose (bilirubine T > 20 mg/l) |
7-août
|
41
|
Oui
|
1/2
dose (bilirubine T > 20 mg/l) |
14-août
|
48
|
Oui
|
1/2
dose (bilirubine T > 20 mg/l) |
21-août
|
55
|
Oui
|
Pleine
dose
|
26-août
|
62
|
Non
|
Prochaine
chimio dans 1 semaine
|
Pleine dose : Purinéthol
= 2 comprimés / j, Méthotrexate = 8 comprimés / semaine
Les travaux en cours
Ca y est,
j'ai terminé la chronologie des découvertes sur le cancer sur
la période 1980-1997. C'était un objectif que je m'étais
fixé car nous ne parlons jamais assez des découvertes du cancer.
Pourtant d'après le professeur Maylin chef du service de radiothérapie
à l'hôpital Saint-Louis : "dans 20 ans près d'une personne
sur trois sera touchée par le cancer dans sa vie". La science avance
petit à petit malgré de nombreux obstacles le plus souvent économiques,
politiques et de notre propension collective à ignorer le danger.
Les sorties
Les grandes vacances arrivent.
Je dois, par expérience par rapport à l'année passée,
attendre d'être complètement rétabli de ma dernière
chimiothérapie avant de prétendre partir. Je ne partirai pas avant
le 20 ou 25 juillet. Finalement ce sera pour le 24 juillet. Mes parents ont
décidé de nous rejoindre en Bourgogne avec leur péniche.
Mes neveux Antonin et Sylvain seront du voyage. Les nôtres sont encore
trop jeunes pour naviguer. Et puis ils ne savent pas nager. Alors ce sera pour
plus tard. A partir de Nevers, l'itinéraire retenu est le canal du Nivernais
pour s'échapper de la Loire, franchir la ligne de partage des eaux Loire
/ Seine, aux étangs de Baye et redescendre de l'autre côté
jusqu'à Vincelles destination finale. Voyage de 15 jours de navigation,
pour un parcours de 160 km et une centaine d'écluses franchies. Ils arriveront
le 12 juillet.
- Le 15 juillet, après
quelques leçons de natation à Rambouillet, Théo a fait
ses premières brasses sans bouée, Quant à Fanny, c'est
tout frais aussi.
- Le 18 juillet nous avons
eu le plaisir de dîner avec Hervé et Annie à la maison.
Ce fut une soirée agréable et clémente sur la terrasse.
Ils ont manqué de peu les enfants. Pour nous quel calme d'un seul coup.
Mon père et mon frère, profitant d'un voyage pour venir chercher
une porte-fenêtre récupérée chez nos voisins Thérèse
et Doug, ont emmené les enfants en Bourgogne.
- Le 20 juillet, visite
de mon oncle Alain pour compléter l'arbre généalogique.
Plus de cinquante documents d'état civil ont été numérisés
tels que les actes de naissance, de mariage ou de décès. Ils
sont maintenant intégrés dans la base de données familiale.
Celle-ci pouvant être consultée sur Internet avec les autres.
325 personnes sont ainsi répertoriées. Alain a établi
un travail remarquable. Il a principalement centré ses recherches sur
la branche Grandjon, Hugot, Théron et Sirantoine. Certains documents
remontent à la révolution. Souvent la lecture rendue difficile
par la calligraphie et les photocopies successives, laisse planer le mystère,
le doute. Ai-je bien réussi à lire ce qui est écrit ?
La lecture se fait lente, mot à mot, parfois lettre par lettre, parfois
plus rien. Il faut attendre de pouvoir recouper avec un autre document. Peu
à peu, l'histoire nous livre ses secrets. Par le manque d'alphabétisation
les noms de famille sont colportés verbalement puis retranscrits par
l'officier d'état civil et l'orthographe reste à la discrétion
de ce dernier. Ainsi les noms de famille évoluent en perdant, gagnant
ou substituant des lettres : j'ai pu constater que la famille Grandjon a gagné
un "d", que les Daubillers se sont transformés en Daurillers,
que Marie Germanie est devenue Marie Germaine. Quel plaisir de jouer avec
les dates : Thermidor, Germinal de l'an XI... Et je ne parle pas des enfants
naturels, ceux reconnus après le mariage ou encore mieux ceux recueillis.
Un vrai casse tête parfois, car l'état civil présente
des limites. J'ai le cas de Julie qui recueillie à son plus jeune âge
par la famille Grandjon, Charles, le père l'aimant autant que ses propres
enfants la reconnaît officiellement devant l'état civil (il ne
devait pas connaître l'adoption !?). Julie prend le nom de Grandjon.
Plus tard elle est mère de 7 enfants tous déclarés de
père inconnu. La légende familiale veut qu'elle se soit unie
avec un des fils de Charles. Mais l'état civil reste muet car il les
considère comme frère et soeur et le mariage reste illicite.
Extrait d'un acte de naissance datant de la révolution : l'écriture
de fait parfois difficile. Vous devriez pouvoir lire : Arrondissement communal
de Troyes, département de l'aube. En ce vingt huitième jours du
mois de Thermidor l'an Douze de la république Française. Acte
de naissance de Marie Germanie...
- Le mercredi 24 juillet
: les résultats de mes analyses sanguines étant redevenus corrects,
nous pouvons partir en vacances rejoindre
les enfants, mes parents et mon frère en Bourgogne. Nous voici tous
réunis à la baignade de Vincellotes.
Photo 1 : arrivée
d'Isabelle et de Yves en canoë
Photo
2 : de gauche à droite : Françoise, ma mère
et Sylvain
Photo
3 : Fanny, Antonin et Théo
Photo 4 : mon
père, Sylvain, Isabelle, Yves, Antonin et Fanny
- Le 26 juillet, ma maman
a eu 60 ans en juin dernier. Nouvelle dizaine, départ en retraite.
Peu enthousiaste à célébrer un tel événement,
nous avons finalement réussi à la convaincre et à fêter
cela en petit comité au restaurant de Vincelles (Yonne). Mon père,
mon frère, sa compagne, ses enfants Antonin et Sylvain, les "Patri"
amis de très longue date et nous quatre (Françoise, Théo,
Fanny et moi) étions au rendez-vous. Nous nous souviendrons longtemps
de la chanson : "joyeux anniversaire mémé", dont le
mot mémé était particulièrement accentué
et la version anglaise initiée par Antonin (9 ans ou presque) : "Un
p'tit beurre de Toulouse"
Photo 1 : de gauche
à droite : Fanny, mon père, les "Patri"
Photo 2
: Théo
Photo 3
: Antonin
Photo 4 : Isabelle,
ma mère et Françoise.
Photo 5:
Isabelle, ma mère, Sylvain, Fanny et Françoise
Photo 6:
de face et de gauche à droite : Fanny, moi, mon père,
Théo et Michoute "Patri"
- Anniversaire d'Antonin.
Cette fois, il a 9 ans et il ne s'y attendait pas du tout.
- Le 27 juillet, Bénédicte
(Binou ou Ben c'est selon) et Laurence sa soeur nous ont rejoints avec Gérard,
mari de Binou, Agathe leur fille et Christine amie de Laurence. Toutes deux
amies depuis l'âge de 4 ans, nous étions voisins. Nous avons
grandi ensemble et partagés de nombreuses activités jusqu'à
la fin du collège. Puis nous nous sommes perdus de vue. Les études,
mes parents ont déménagé, mariage, enfants... la vie
quoi ! Se revoir, c'est à chaque fois toute notre enfance qui rejaillit.
Et puis Laurence cela faisait 20 ans que je ne l'avais pas vue. L'après
midi a été bien courte aussi nous allons les voir à notre
retour de Suisse.
-
Le 31
juillet, après tous ces repas en famille, un peu de sport à
Vermenton. Théo et Françoise pratiquent les abdominaux. Ouille,
Aïe que c'est dur pour tout le monde !
Photo 1 :
Fanny, mon père et Théo aux barres parallèles
Photo 2 :
Théo
Photo 3 :
Françoise
- Le 4 août visite
chez les "Patri" en Puisaye non loin de Saint Sauveur et à
une trentaine de kilomètres de Vincelles. Endroit où tous mes
souvenirs d'enfant resurgissent, les parties de cache-cache avec Eric, Bruno
et mon frère dans la grange, la chasse aux fourmis avec de la lessive
(sans aucun effet d'ailleurs), les soirées au coin de la cheminée.
Les nuits d'hiver par -15°C où la température descend vite
lorsque le feu s'endort dans la cheminée...
- Le 5 août, mes
parents repartent. Ils étaient venus de Nevers en Péniche par
le canal du Nivernais. Ils rentrent par le Loing. Nous les accompagnerons
une partie de la journée jusqu'à Vaux puis nous reviendrons
tous les quatre en vélo par le chemin de halage.
Photo 1 et 2 :
Bienvenu à bord du Lionel, péniche des années
1920
Photo 3:
la capitaine et son assistant
Photo 4:
Je préfère suivre en vélo, histoire de me bouger
un peu
- Le temps se gâte,
si beau il devient gris avec des pluies intermittentes et même assez
froid pour la saison. Rien de tel pour aller visiter les grottes d'Arcy pour
y admirer les peintures rupestres découvertes depuis peu, les caves
de Bailly pour y déguster le crément, les carrières souterraines
d'Aubigny pour y découvrir l'activité d'extraction et la taille
de pierres. Il y fait en général 12°C. Au moins si on à
froid on sait pourquoi !
Le 11 août, nous visitons
une exposition sur le thème de l'eau à Auxerre puis les jardins
aquatiques situés non loin delà.
-
Le 12
août : les enfants pêchent. Enfin ils étaient partis
pour. De toute façon ça n'avait pas bien commencé pour
Théo qui pourtant très motivé à l'idée
de pêcher, a glissé sur le déversoir en ramassant de
la mousse riche d'asticots et est tombé dans l'eau tout habillé.
Plus de peur que de mal, nous voila de retour à la maison pour le
changer. Fin de l'acte 1. Acte 2, au bord de l'étang, la pêche
commence. Il ne fait pas très beau et les poissons ne répondent
guère à nos beaux asticots tout frétillants. Fanny
commence par emmêler sa canne à pêche puis perd son bas
de ligne. Sans hameçon de rechange, difficile de continuer pour elle.
Quant à Théo paisible jusqu'ici s'impatiente. Ca ne mord pas
! Finalement sa soeur qui tournait en rond a réussi à le convaincre
d'aller se promener dans les buissons avoisinants. La partie de pêche
tourne vite à l'archéologie, activité bien plus captivante
et lucrative. En effet, après quelques minutes d'investigation, ils
reviennent glorieux avec morceau de squelette de lapin (tête et début
de colonne vertébrale), une mâchoire de mouton et quelques
os. Fin de l'acte 2. Acte 3, la ligne de Théo continue de tremper
désespérément mais sans surveillance. Je décide
de m'y coller un peu. Au bout d'une heure j'ai sorti deux perches et un
gardon. Pendant ce temps les recherches archéologiques progressent
jusqu'à ce que Françoise y mette un terme lorsque les enfants
ont ramené leur dernière découverte : une grille de
barbecue. Voila enfin l'explication de cette profusion os. Après
lavage de mains puis goûter les voila repartis pour de nouvelles aventures.
Françoise s'est assoupie. Fin de l'acte 3. Epilogue. Vu l'ampleur
de la pêche miraculeuse (3 poissons), et surtout leur taille (les
2 perches ne font guère plus de 7 cm et le gardon pas plus de 10
cm). Ils repartiront à l'eau. Le froid s'installe, nous décidons
de rentrer.
Photo 1 : J'ai pris
les choses en main
Photo 2 : Françoise
s'est endormie
Photo 3 : La
pêche miraculeuse : 2 perches et 1 gardon
- Le 13 août : j'ai
refait un peu de roller le long du canal avec les enfants sous les gros yeux
de Françoise. Ce sport m'est tout à fait contre indiqué
du fait de la fragilité de mon squelette due à mon traitement.
D'une façon générale il faut que j'évite les sports
à risque tels que l'escalade, le ski, le parachutisme... Mais bon !
J'en avais envie, alors... je ne suis pas tombé voilà tout !
Au fait avez-vous déjà vu Françoise sur les rollers ?
C'est un événement très rare, la glisse n'est pas son
truc.
- Le 14 août : nous
avons décidé de faire une ballade à pieds et prendre
le goûter dans les vignobles de Vincelottes. Puis de longer les crêtes,
revenir par Bailly et rentrer par le long de l'Yonne. Les enfants ont bien
marché pour cette promenade d'une dizaine de kilomètres avec
de sérieuses dénivellations. Je n'avais pas pensé ce
soir là, il y avait la retraite aux flambeaux à Vincelles. C'est
une tradition locale que les enfants adorent et qui consiste à défiler
en cortège dans le village le soir venu avec un lampion à la
main. Les enfants allaient vraiment être fatigués. En fait, je
suis toujours en admiration devant leur capacité de récupération.
Ils l'ont faite et sans problèmes. Par contre à l'issue de celle-ci,
un bal avec orchestre était organisé. Nous avons été
obligés de négocier ferme Françoise et moi pour nous
allouer une valse, un paso et un tango. J'aurais souhaité un bon vieux
rock mais il n'est pas venu et nous sommes partis nous coucher content de
cette journée.
- Le 15 août : escapade
en Suisse sur les hauteurs de Lausanne pour 5 jours chez nos amis Azita et
Jérôme. Quelle surprise de voir Valentin qui a grandi ! Depuis
quelques semaines déjà, Azita insistait pour nous voir avant
que leur appartement pourtant grand ne devienne trop petit. Elle attend des
jumeaux. Quelle heureuse nouvelle ! Nous avons passé d'excellents moments
ensemble. C'était un réel plaisir de retrouver les parents de
Jérôme. Mais le séjour est trop court, il faut déjà
rentrer. Nous sommes repartis avec notre incroyable cargaison de chocolats,
de marmelade d'abricots du Valais, de sirop de framboise maison, le tout préparé
affectueusement par la maman de Jérôme. Sans oublier le fromage
que j'affectionne particulièrement (le vacherin, l'appenzell, le Gruyère
et tome vaudoise). Le soleil a été au rendez-vous laissant découverts
les sommets des Alpes.
Photo 1 : Valentin
Photo 2 : une
locomotive à vapeur du "Swiss Vapeur Parc"
Photo 3 : en
route pour un petit tour en train à vapeur
Photo 4 : Azita,
Jérôme et valentin
Photo 5: le
père de Jérôme
Photo 6 : La
mère de Jérôme
-
De retour
de Suisse, nous nous sommes arrêtés en chemin chez Bénédicte
(Binou) et Gérard à Plombières tout près de
Dijon. A peine sommes-nous arrivés dans le village, nous avons été
pris dans une grosse pluie d'orage qui ne nous a pas laissé le temps
de descendre de voiture. Nous retrouvons Binou parmi la ribambelle d'enfants
qu'elle garde. Les siens, déjà grands ne sont pas là.
Nous ne verrons que Jordan et Agathe. Fanny fera un passage éclair
avec son copain. Aujourd'hui la reprise fut plutôt difficile selon
Binou, il faut reprendre le rythme. Quant à Gérard, il a déjà
repris le travail depuis quelques jours. Encore en vacances, Laurence est
là avec Christine. Tarte, dégustation de chocolats, visite
de la grande bâtisse et du jardin lors d'une éclaircie. Nous
voila déjà repartis. Les éclairs d'orage nous accompagnerons
tard dans la nuit jusqu'à Vincelles.
Photo 1 : Binou
Photo 2 : Laurence
Photo 3 : Gérard
Photo 4 : La
maison
Turlulu,Turlulu, Turlulu, Tah! Tah! Tah! ... Ici Londres !...
Merci à tous pour vos nombreuses cartes postales !
- Stéphane, je pense
toujours à toi.
- Françoise D. :
j'ai lu avec beaucoup d'intérêts le livre de Georges Charpak
prix Nobel de physique 1992 et Henri Broch professeur de physique: "devenez
sorciers, devenez savants" sorti en juin dernier aux éditions
Odile Jacob sciences. A partir d'exemples, de réflexions et de calculs
assez simples, nous sommes en mesure de comprendre les coïncidences étranges
que Dame Nature nous livre régulièrement et de se rendre compte
qu'elles n'ont rien d'extraordinaires. Mieux la télépathie,
la psychokinèse (agir sur des objets par la pensée), l'illusion
du petit effectif, les événements prémonitoires, les
signes du ciel, les chiffres qui reviennent souvent dans la vie, le pendule,
la baguette du sourcier, le mystère du sarcophage d'Arles-sur-Tech...
Tout y est passé en revue, étudié scientifiquement et
les mécanismes minutieusement démontés. Il devient facile
alors de fabriquer des mystères et de devenir un vrai sorcier. C'est
la Zététique. Mais je comprends que chacun ait besoin de sa
part de rêve. Voir ainsi démontés tous les mystères
favorisent la montée de l'obscurantisme paradoxalement. Cette montée
de l'occulte évolue donc avec le niveau de culture scientifique, souvent
au péril de la démocratie.
- Tout mon soutien à
mon tonton Michel. J'espère que tout se passera bien. Les fabricants
et vendeurs de cigarettes devraient être condamnés pour crime
contre l'humanité.
- Une pensée pour
Jacques. Je croise les doigts pour que cela ne soit pas un lymphome.
- Bon courage au cousin
de Driffa qui vient de se découvrir une leucémie. Je suis de
tout coeur avec vous ! Tous mes voeux de guérison.
- Réjane je confirme
pour le 29 septembre.
Voila les vacances sont
terminées. J'ai bien pris le temps de me ressourcer et d'en profiter.
D'ailleurs ça se voit, je me suis sérieusement arrondi en prenant
4 kg : régime petits déjeuner copieux, baguettes fraîches
et beurre tous les matins, lait cru, chocolat et fromage suisse. Je bats tous
mes records de poids ! Je vais avoir du "travail" en perspective en
septembre pour éliminer ces rondeurs disgracieuses et retrouver mon allure
de jeune homme...
Il est temps pour moi de
rejoindre l'hôpital Saint-Louis pour le 5 septembre. La journée
s'annonce bien remplie : intervention chirurgicale pour le changement de cathéter
puis chimiothérapie.
Je vous souhaite à tous une bonne rentrée.
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