Le Quatuor - Sur la Corde Rêve
GENRE : MUSIQUE

Montée par Alain Sachs
Avec Jean-Claude Camors , Pierre Ganem , Laurent Vercambre , Jean-Yves Lacombe

Présentation

Le Quatuor a 20 ans ! Et mon compagnonnage avec lui en a 12… Une expérience proprement unique pour un metteur en scène de théâtre que celle de pouvoir inlassablement remettre l’ouvrage sur le métier. Car il y va dans la vie d’un groupe exactement comme dans celle d’un couple. Malgré toutes les bonnes volontés, comment résister à l’usure du temps, à la lassitude, à la force de l’habitude ? Comment faire pour que rester ensemble ne puisse générer que du bon et du meilleur ? Exactement comme en amour, en poussant chaque jour plus loin les exigences, en étant intimement convaincu que de reproduire ce que l’on a déjà éprouvé conduit à un écueil inéluctable, en imaginant que si chacun des membres d’un groupe change, évolue, mûrit, il est essentiel que toutes ces mutations viennent en permanence nourrir la créativité de l’ensemble. C’est à dire finalement en acceptant dans le même temps l’idée que la comédie burlesque, que l’outrance clownesque ne doivent connaître aucune limite, tandis que nos angoisses les plus intimes, toutes les arcanes de nos mémoires, parfois même une certaine nostalgie constituent un trésor inépuisable. Tout en réaffirmant ce qui fait l’essence de notre démarche : quelle que soit la voie explorée, au-delà de toute parodie et de toute performance, la musique devra toujours en sortir vainqueur. L’humour le plus échevelé côtoyant l’émotion la plus tangible, ne pouvant être qu’à ce prix.

Alors si mettre en scène, c’est d’abord et avant tout raconter une histoire, pouvoir le faire aujourd’hui pour la troisième fois en 12 ans avec ces 4 artistes aussi complets que prodigieux, c’est jouir d’un privilège à nul autre pareil. Et avoir le sentiment de détenir le précieux trésor qui me permettra d’offrir au public la plus belle fête des sens qu’il me soit donné d’imaginer.

Alain Sachs

Jean-Claude Camors

Ne vous fiez pas à la perruque qu'il arbore dans la leçon de musique, Jean-Claude Camors est un romantique échevelé qui, d'emblée et d'instinct, a préféré à la théorie la pratique du beau et à l'accent gascon de ses origines des accents plus lyriques.

Musicien né pour la démesure, la théâtralisation, la ferveur, tout en communiquant sa fièvre à l'instrument de Paganini, il a également suivi sa voix, guidé d'abord par l'attraction magnétique du chant, ensuite par l'enseignement inspiré d'une dame à l'oreille absolue et avec laquelle il s'entend suprêmement, Lina Possenti-Boralevi. Habile et prompt à faire vibrer toutes ses cordes sensibles, la partition de sa vie, il continue à la déchiffrer au jour le jour.

Quelques repères : à partir de 1979, par un heureux coup du destin, il devient à la fois l'élève de Dominique Hoppenot, qui lui révèle que technique du violon et acceptation de soi vont de pair, et le compositeur attitré de la compagnie de danse contemporaine "L’Orme Orange". Depuis, Jean-Claude, qui a toujours participé physiquement à ses créations, a écrit une vingtaine de musiques de ballet (notamment pour Françoise et Dominique Dupuy, Cécile Louvel, Anne Dreyfus), a composé pour le théâtre, a fait partie pendant cinq ans du "L.B.C. Trio", a sorti un disque de ses oeuvres, a animé de nombreux stages avec les plus grands chorégraphes dont Carolyn Carlson, sans pour autant délaisser l'accompagnement des cours de danse, jouant de son violon ou de ses étonnants registres vocaux. En 1989, au Grand Palais à Paris dans "1789... Et nous" de Béjart, il remplace un des membres du Quatuor indisposé (une prise de rôle qui vaut bien celle de la Bastille!), puis Jean-Claude impose sa fantaisie surréaliste dans le spectacle de Jean-Michel Ribes "Impressions d'Europe" dont il signe également la plupart des musiques. En 1990, dans "Fantaisie Barbare" au Café de la Danse à Paris, il est l'incamation plutôt mouvementée de la passion, et depuis septembre de la même année, il entretient son feu sacré au coeur du Quatuor qui, avec cette nouvelle recrue, devrait plus que jamais brûler les planches.

Compositeur
Compose pour les mises en scène de Jean-Michel Ribes

1998 Rêver peut-être de Jean-Claude Grumberg, avec Pierre Arditti, Michel Aumont... Théâtre du Rond Point.
1999 Tedy de Jean-Louis Bourdon avec Roland Blanche, Théâtre de Poche.
2000 Brèves de Comptoir de Jean Marie Gouriau, Théâtre Fontaine.
2001 Amorphe d'Ottenburg de Jean-Claude Grumberg, Comédie Française.
2002 Théâtre sans Animaux de Jean-Michel Ribes, Théâtre Tristan Bernard - Molière du meilleur spectacle comique, Molière du meilleur auteur.
2002 La Priapée des Ecrevisses de Christian Siméon, avec Marilu Marini, Théâtre de La Pépinière Opéra.
Guy Bedos à l'Olympia Mise en scène de Jean-Michel Ribes

Compose la musique de ''L'Enfant Do" de Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Jean-Michel Ribes -Théâtre Hébertot

Compose la musique de ''Le complexe Thénardier'' de José Pliya avec Marilu Marini - Théâtre du Rond-Point

Compose la musique de ''Futur Conditionel'' de Xavier Dugreilh - Théâtre Tristan Bernard

Discographie
Danseur de Cordes et Théâtre sans animaux

Pierre Ganem

S'il opte pour l'alto sur le tard, c'est tôt que se forment ses goûts musicaux. La partie de son enfance qui se déroule aux Etats-Unis semble avoir été, de ce point de vue là, déterminante: dans l'euphorie des années 60, Pierre se gave de jazz, de rock, de chansons de charme qui collent au palais, et dont les Américains ont le sirupeux secret. Revenu dans l'Hexagone, avant de faire à son tour des "crooneries", il fera, deux étés durant, le tour de la Drôme avec l'inévitable Laurent Vercambre et le Théâtre de La Chiffonie. Dans cette compagnie amateur qui se produit souvent sur la place des villages de ce riant département, Pierre cumule les fonctions, également "branchées", de technicien du son et de chanteur rock. Etre ou ne pas être artiste ? Voilà la question bien shakespearienne qui ne se posera pas à Pierre pendant des années, celui-ci préférant à la spéculation métaphysique, l'action: il est machiniste dans un théâtre parisien, délégué aux rideaux auprès du groupe "Malicorne". Toujours avec Laurent Vercambre (de nouveaux "Bouvard et Pécuchet" ?), il travaille à la fondation de la "Confrérie des Fous" puis à celle de son rejeton, Le Quatuor. Empruntant parfois des voies parallèles sans pour autant perdre la sienne, Pierre est toujours resté avant tout un chanteur, chez qui la découverte avec Le Quatuor de la musique classique a fait vibrer une corde sensible de plus. Recordman du monde musical pour le nombre de représentations au sein du Quatuor, ce crooner pour rire, doublé d'un artiste sérieusement doué, brille par une authenticité artistique qui ne court pas les scènes : celle de l'autodidacte.

Laurent Vercambre

Il ne fait qu'un avec Le Quatuor depuis toujours, mais son parcours n'en est pas moins unique : à cinq ans, il commence le piano, à dix il se met à la guitare classique, entre quinze et dix-huit, il pratique force instruments à cordes et à vent, puis s'initie, lui-même, au violon. En 1973, il participe à la formation du groupe "Malicorne" qui, dans la lignée d'Alan Stivell, exprime le renouveau de la musique "folk" et connaîtra un beau succès en France et en Europe. Notre barde y joue du piano, du violon, de la guitare, de la mandoline, de l'accordéon, de la clarinette, du soubassophone (c'est gros), et là Laurent se jouerait-il de nous ?... du nickelharpa (sorte de vielle à archet suédoise qui existe bel et bien). En 1979, Laurent part pour une autre aventure "La Confrérie des Fous" déjà évoquée. Responsable d'une partie de la musique et des chansons et auteur de nombreux arrangements, il est aussi dans cette fringante troupe un de ceux qui prennent conscience du rôle magique des cordes et de leurs possibilités inouïes ; Le Quatuor couve déjà et Laurent prépare son èclosion. A partir de 1980, la vie de Laurent se confond avec celle de ce groupe dont le répertoire d'abord populaire s'enrichira progressivement, et en respectant le cours de l'histoire, d'œuvres classiques de la Renaissance, de l'époque baroque, du XIXème siècle... (et bientôt, même l'opéra ne sera pas épargné, de quoi rester sans voix !!). Pour Laurent qui, de l'intérieur, continue à sentir son évolution, Le Quatuor représente un être artistique pratiquement complet, la plupart des formes d'expression qu'appelle la scène (mime, comédie, chant, danse, acrobatie, et bien sûr la musique) ne sont-elles pas dans ses cordes ?! Malgré sa taille, Laurent voit loin... mais surtout juste.

Yves Lacombe

A Lille, il voit le jour, à Laon le début du tunnel ( il entre au conservatoire en classe de violoncelle) et Maurice Baquet à la télévision, plus qu’un visage déjà, la figure d’un père spirituel. Au Mans, où il reste plus de vingt-quatre heures, à seize ans, et selon sa formule, il s’évade du conservatoire au bras d’une contrebasse, en somme une belle fugue...

Plus tard, instit dans la Sarthe et prof de maths sous les drapeaux... Après ce raccourci fort instructif, Paris s’impose...A ses portes, Vincennes, son château, son zoo, son conservatoire, il y tire deux ans !

Enfin, l’Ecole de Jazz de Paris où il étudie avec Patrice Caratini tout en suivant des stages de folk, car, moins connus certes que la Chevauchée des Walkyries, les chevauchements d’activités de cet adepte des vies parallèles n’en sont pas moins désarçonnants, en vrac: prof de contrebasse, trio de folk progressif, Confrérie des Fous, premier violoncelliste de son sémillant rejeton Le Quatuor, avec Asselin à la mandoline duo promis à un bel avenir par intermittence, double dilemme récurrent: violoncelle ou contrebasse, classique ou jazz, réponse: TSF groupe vocal à succès où l’humour s’allie au swing, retour réussi à Asselin notamment à l’ex Potinière, autre mariage de déraison sur la même scène avec sa propre épouse Marinette Maignan pour un spectacle sur le couple “ Mr et Mme Lacombe”, tous deux également co-producteurs et animateurs du “Music-Hall du Lundi” à la Pépinière Opéra et artisans de rencontres d’artistes dont ils s’entendent à panacher les talents; parmi eux Fabien Ruiz (claquettes) et Eric Toulis ( auteur compositeur interprète) que Lacombe accompagne régulièrement à la contrebasse et avec lesquels en juillet 99 il a créé “La Bande Son”, Ciné concert burlesque appelé à faire du bruit...

S’il jongle depuis toujours avec les difficultés, ce n’est que depuis une dizaine d’années qu’il dessine, et son retour au sein du Quatuor devrait, pour le célèbre groupe, esquisser aussi une nouvelle ère.

 

A propos d'Alain Sachs

A 8 ans, il voit "Rintintin" à la télé et décide de devenir acteur pour avoir un chien. En effet, quelques années plus tard, il travaille entre autres au théâtre avec Ronny Coutteure, Catherine Daste, Daniel Girard, Marcel Maréchal, Gérard Morel, Jean-François Philippe, Raoul Ruiz... Au cinéma où à la télévision avec Claude Berri, Bertrand Blier, Michel Boisrond, Claude Chabrol, Jean-Marie Goldefy, Jean Delannoy, Michel Drach, Jean Kerchdron, Eric Le Hung, Raoul Ruiz, Jean Sagols, Coline Serreau, Marc Simenon, Christiane Spiero, André Voisin...

A 9 ans, il voit "Guignol et la sorcière" au jardin des tuileries et déclare qu'il sera également auteur. C'est ainsi qu'il est amené a écrire une douzaine de pièces et de " One man shows " dont plusieurs seront primés dans divers festivals. Depuis 1994, il a été plus de 300 fois "Fou d'amour", successivement au Palais des Glaces, au Poche Montparnasse puis au Théâtre La Bruyère, et à la Renaissance.

A10 ans, après avoir vu " Ben Hur ", il décrète que pour diriger une course de char, rien ne vaut la mise en scène. II a récemment signe les mises en scène suivantes : "Le Quatuor" au Palais Royal, (Molière 1994 et 1998 du meilleur spectacle musical), d'"Accalmies Passagères" au La Bruyère (Molière 1997 du meilleur spectacle comique), "Le Passe-Muraille" au Bouffes Parisiens, qui lui a valu le Molière du meilleur metteur en scène 1997.

A 11 ans enfin, il fait savoir que décidément tout I'intéresse dans ce métier. Marionnettiste chez Philippe Genty ou Alain Duverne, membre permanent de I'émission de Laurent Ruquier "Dans tous les sens" sur France Inter, ou auteur aux "Guignols de I'info" sont quelques unes des conséquences liées a I'insatiable curiosité de ce pre-adolescent. Comédien, auteur, metteur en scène, Alain Sachs est un homme de théâtre complet et comblé.

Alain Sachs metteur en scène de théâtre
A deux reprises, la revue l'Entracte a consacré Alain Sachs en lui ouvrant ses pages pour quelques interviews sur son actualité théâtrale.

Voilà donc, ce que l'on pouvait lire...

Alain Sachs : Les trois points cardinaux.

Metteur en scène inventif et inspire d'Accalmies passagères, du Quatuor où du "Passe-muraille" qu'il part monter au Japon à la mi-novembre, il vit une rentrée particulièrement trépidante en dirigeant trois spectacles très différents : une comédie contemporaine, un grand classique du vaudeville et un one man show. II s'explique.

"Bonheur parfait" au Théâtre de la Pépinière-Opéra.

"C'est la troisième pièce de Françoise Dorner, une superbe comédie dramatique, totalement atypique. C'est vraiment une pièce d'auteur, avec une vraie vision. L'organisation du suspense repose sur une construction implacable. Ce qu'il y a d'atypique, c'est le ton. On est en présence dans un vieux pavillon de banlieue de trois personnages qui semblent avoir une vie ordinaire, mais qui ont en réalité une vraie folie, cachée, secrète. Cela donne une apparence d'irréalité totale, de bizarrerie baroque alors que tout est organisé, que tout repose sur une vérité, sur des drames humains. Ce qui nous paraît fantastique, voire onirique, n'est ni plus ni moins qu'une réalité. C'est rare de trouver une pièce qui à la légèreté, la virtuosité et la fantaisie d'une comédie mais qui repose sur des personnages d'une humanité exceptionnelle, qui ont tous de fortes brisures qu'ils expriment où qu'ils n'expriment pas mais qui jaillissent, toujours d'une façon inattendue.

" Un fil à la patte" au Théâtre de la Porte Saint-Martin.

"C'est la première fois que je monte une pièce de Feydeau, c'est un vieux rêve. Chez Feydeau tout est une alchimie extraordinaire, tout est pensé à un haut niveau. Chaque personnage même le plus petit a sa place, chaque chose à une vraie valeur. Ce qui est intéressant c'est donc de redonner sa valeur à chaque personnage, a chaque chose. C'est pour cela que Feydeau doit être joue par une troupe. A travers mes spectacles, sans I'avoir jamais voulu, j'ai fini par constituer ma propre troupe. Ce sont des acteurs qui ont entre trente et quarante ans, qui ont un style, une virtuosité, une souplesse. Inis ne sont pas enfermés dans des carcans. Ils ont la liberté de jeu. Un fil a la patte est un chef-d'œuvre. Dans la même pièce, Feydeau peut faire une magnifique scène de genre, qui est un vrai croquis des meurs de I'époque, et, la scène suivante, faire du grand divertissement. Et il a I'audace de juxtaposer ces deux scènes. C'est passionnant tout le temps mais ce n'est pas passionnant sur la même ligne. C'est pour cela que j'ai toujours voulu monter Feydeau, pour sa liberté intellectuelle et sa liberté d'artiste.

"Michel Leeb a I'Olympia "

Michel Leeb est venu me voir il y a deux ans - il n'avait pas encore commence a jouer Douze hommes en colère -, et m'a dit qu'il voulait faire son grand retour au music-hall fin 99. II m'a proposé de le mettre en scène. J'ai dit oui a la condition que I'on fasse un spectacle entièrement nouveau. Et on s'est mis d'accord sur un projet. Ce nouveau spectacle qui est composé de sketches, de chansons, d'imitations..., on I'a écrit ensemble pour moitié et pour I'autre moitié, on a fait appel à des auteurs comme Jean Loup Dabadie, Michel Lagueyrie... Moi, cela me passionne. Michel Leeb, c'est quelqu'un d'incroyable. J'ose espérer qu'on va le redécouvrir pour certains et le découvrir pour d'autres car c'est tellement un grand clown que j'aimerais le faire aimer par un public encore plus large."

Alain Sachs : les mises en scène de l'homme-orchestre.
Comédien, auteur, metteur en scène, Alain Sachs est un homme de théâtre complet, et comblé. Trois fois à l'affiche, il a monté "Accalmies passagères au La Bruyère, Le Quatuor au Palais-Royal et bien sûr Le Passe-muraille aux Bouffes Parisiens qui lui a valu le Molière du meilleur metteur en scène. Il explique ses méthodes de travail.

Le Quatuor.

" Je travaille avec eux depuis cinq ans. Monter un spectacle nous prend un an et demi. Nous avons mis au point une méthode. Ainsi, toute idée proposée par n'importe lequel d'entre nous se doit d'être explorée. On essaie de faire tomber l'autocensure car c'est tellement dur de trouver du matériel qu'aucune piste ne doit être négligée. Cette piste, ce peut être une image, une musique, un montage de musiques, un thème d'improvisation, un gag, une chorégraphie, un jeu acrobatique. On fait un grand chantier et moi, je suis le regard qui dès qu'il se passe quelque chose d'intéressant, le collecte et l'organise. Avec Le Quatuor, j'ai du apprendre à raconter des histoires sans les mots. C'est la jubilation de ce qui se passe sur le plateau qui doit être le nerf de la guerre. C'est une figure imposée et pour moi, c'est magnifique car je trouve qu'on ne s'exprime jamais autant que dans la contrainte.".

Accalmies passagères.

"Quand j'ai lu cette pièce, j'ai compris I'intérêt que Stephan Meldegg, le directeur du Théâtre La Bruyère, lui portait : il y avait des qualités d'écriture, de dialogue, une modernité. Mais, elle me paraissait impossible à monter car il y a énormément de scènes, qui durent de huit secondes a huit minutes et qui se déroulent dans une quarantaine de décors différents. Cette pièce, c'est un vrai scénario de film ! En même temps, je trouvais intéressant que l'auteur Xavier Daugreilh s'encombre si peu de la convention théâtrale. Donc, j'ai cherche une idée de mise en scène et j'ai fini par imaginer qu'il s'agissait d'un spectacle en répétition qui se fabrique sous nos yeux, dans un décor qui n' a rien à voir. Ce que j'ai fait sur cette pièce se pratique couramment sur le répertoire classique mais pas sur le théâtre contemporain. J'en ai proposé une lecture, je n'ai pas rajouté un mot, mais mon travail a consisté à réorganiser I'écriture et le sens en jouant sur la mise en scène."

Le Passe-muraille.

"Lorsque Didier van Cauwelaert et Michel Legrand m'ont chanté toute l'œuvre, j'ai trouvé cela formidable, immédiatement. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que je rêvais de mettre en scène un opéra bouffe depuis des années. Comme c'est un genre qui n'avait pas été monte depuis long temps, il ne fallait pas que notre spectacle apparaisse comme désuet ou passéiste, au contraire il fallait que les formes soient très modernes. J'ai senti tout de suite que l'ambiance du Paris de 1945 devait être très présente et que l'image, que l'on se fait de cette époque à travers la culture cinématographique essentiellement, devait être tres forte. Qu'importe si cette image est reine ou pas...De plus, lorsque Dutilleul, le héros, traverse les murs, je pensais qu' on ne devait pas procéder à une débauche d'effets spéciaux mais plutôt faire preuve d'invention et utiliser au maximum la potentialité de ce que les auteurs avaient installé, c'est à dire un plaisir de théâtre. Il fallait affIrmer que l'on est au théâtre et inviter le public à jouer avec les conventions."