Histoire de la mode et de la société de 1950 à 1969

Table des matières

1 - Société
2 - Costume / Parfum
3 - Decors / Affiche
4 - Musique
5 - Accessoires
6 - Cinéma
7 - Actualités


1 - Société

Le style des années cinquante est inimitable : juke-box et rock’n’roll, motifs géométriques des papiers muraux, tables recouvertes de Formica, pieds de chaises tubulaires.

C’est le monde des jeunes gens qui ne sont pas encore intégrés à la société que construisent leurs parents. Après les années de privation de la guerre, la société de consommation apporte le progrès et l’espoir. La jeunesse de tous les pays d’Europe occidentale accueille avidement les plaisirs liés au style de vie venu des Etats-Unis.

A la fin des années cinquante, le mot « beatnik » commence à faire son apparition. Alors qu’aux Etats-Unis ce mouvement a une connotation intellectuelle (avec le refus de « l’American way of life »), en arrivant en Europe le mot ne conserve plus que son implication vestimentaire. L’uniforme qui caractérise le « beatnik » se compose d’un blue-jean et d’un blouson.

Le fait important est que ces changements vestimentaires s’appliquent tout autant aux hommes qu’aux femmes. On ne vit plus de la même façon. La jeunesse est devenue une classe d’âge économiquement et culturellement autonome. Elle a de l’argent de poche. La durée des études a augmenté ainsi que le nombre des étudiants. Bref, la jeunesse se révèle être une « classe sociale » avec son esthétique propre et ses modes de vie.

Jerome Robbins (à gauche de dos) directeur chorégraphique du film West Side Story (Paris-Match 1961)

à gauche photo de James Dean (Chronique du 20ème sciècle)

Cette évolution a atteint les classes moyennes, qui contribuent de ce fait au lancement d’un style. Car si la haute couture vise la perfection, le style c’est d’abord la spontanéité créative, l’idée de l’état brut, l’apport subit d’un nouveau tissu, d’un nouveau coloris, d’une nouvelle forme. A la croisée de cette évolution Maïmé Arnodin a détecté une nouvelle génération de stylistes : Gérard Pipart, Christiane Bailly, Michèle Rosier et Emmanuelle Kahn. Elle n’est pas étrangère aussi au lancement de la maison Cacharel. Quant à Daniel Hechter, il est l’inventeur du style « Babette », de la redingote et de ces manteaux type soutane. Certains grands couturiers ont senti le vent et se lancent dans ce genre de création. Pierre Cardin est ainsi le premier à s’attaquer au prêt-à-porter. Il sera suivi de Yves Saint-Laurent. On lui doit la renaissance du blazer, du trench-coat, du cardigan, de la jupe plissée et du smoking pour les femmes.

 Jusqu’en 1965, les innovations en matière de mode restent limitées et ne se sont jamais attaquées aux concepts de base qui en fondent la raison. Mais en 1965, la grande collection d’André Courrèges les a fait exploser. Selon son analyse, la femme est une femme qui travaille, qui circule en voiture, qui mène une vie active. Il est donc essentiel que ses vêtements ne soient pas encombrants et lui donne une grande liberté de mouvement ; ils doivent donc traduire l’action. La femme moderne se voit et se veut l’égale de l’homme. Elle ne se veut plus l’objet, mais le sujet. Elle est en droit de d’exprimer cette égalité dans son vêtement. La femme moderne entend rejeter au magasin des accessoires l’ensemble des traditions sexistes qui ont fait d’elle une esclave. Elle souhaite que ses pulsions sexuelles  et ses désirs soient admis et reconnus. Elle doit donc pouvoir montrer son corps, le mettre en valeur tel qu’il est et non pas en fonction de truquages vestimentaires. Le succès de sa collection est immédiat dans le monde entier. La « révolution Courrèges » a une couleur : le blanc. Blanc structuré des mini-robes et des bottes à talons plats, blanc décontracté des combinaisons, des pantalons du soir. Le blanc couleur préférée du couturier met en valeur le caractère dépouillé de ses modèles. Or l’industrie textile fait des progrès décisifs dans la production de ce blanc pur, si difficile à obtenir, car la demande se fait pressante.

Tailleur à jupe courte d’André Courrèges

Publicité du mini-cyclomoteur Caddy montrant une femme active

Le gouvernement américain a envoyé 40000 jeunes gens se battre au Viêt-nam. Alors pour oublier la vraie guerre, les émeutes raciales à l’intérieur, des milliers de jeunes se réunissent. Leur mot d’ordre est « Love and peace ». Les cheveux longs ramenés en queue de cheval, pieds nus, avec leur allure de magiciens fous, ils se réunissent affichant une nouvelle religion qui entremêle indifféremment le pacifisme, l’indouisme, l’alcool, la musique et les drogues. Le mouvement hippies est né. Ils ne sont au départ que 30 000 mais en juillet 1967, ils sont 450 000 et le très sérieux « Time » leur consacre sa couverture. Les hippies sont des voyageurs et à la fin de 1967, ils se répandent dans tous les Etats-Unis et le reste du monde. Le mouvement se traduit par une remise en cause de la mode. Expression d’une inquiétude, d’un refus de se laisser enfermer dans un système technico-social qui écrase toute personnalité et dont la seule finalité est le bien-être matériel. Ils rejettent l’adhésion de l’individu au système. Ils refusent de se plier en matière d’habillement à toutes les règles préétablies car la mode défini un code vestimentaire qui s’impose à tous. La mode est ressentie comme un perpétuel mensonge. Ces deux mobiles, refus de l’uniformisation et refus du changement mensonger, vont conduire les anti-modes à rechercher leurs vêtements en dehors des sentiers battus. Ces vêtements, improprement dénommés « hippies », ont pénétré la mode et ont eu une considérable influence sur la façon de s’habiller.  

Hippies 

2 - Costume / Parfum

Audrey Hepburn

 

3 - Decors / Affiche

4 - Musique

L’année 1959 marque un tournant. Apparaissent des chanteurs qui ne chantent que pour un seul public, la jeunesse, et sur le même rythme : le rock’n’roll importé des Etats-Unis et dont l’idole est Elvis Presley.

Dès 1962 c’est désormais la règle : après chaque représentation où se produisent les chanteurs, les salles ressemblent à un champs de bataille. De tous les côtés on copie allégrement ce qui se passe outré-Atlantique. Mais le grand succès de cette année reste incontestablement Maurice Chevalier, encore lui. Il chante avec les Chaussettes noires, « le Twist du canotier ». Un parolier heureux décide de monter sur les planches : c’est Claude Nougaro avec « le Jazz et la Java ». Autre découverte, celle de Brigitte Bardot qui chante « Harley Davidson ». 

5 - Accessoires

6 - Cinéma

7 - Actualités

Bullion le 9 juin 2004

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